Le fonctionnement collaboratif du projet ANR ALPAGE était fondé sur plusieurs réunions par an, alternativement rochelaises et parisiennes, et faisant le point sur l’avancée du travail collectif. La progression en est visible dans les comptes-rendus détaillés de ces séances de travail, où étaient présents en même temps les historiens, les géomaticiens et les informaticiens, soit environ une quinzaine de personnes à chaque fois.
Le cœur du projet ANR a consisté à géoréférencer et à vectoriser les couches de type cadastral les plus anciennes dont on dispose pour Paris. À partir de ces données spatiales de référence (les « fonds de plan »), ont été créées des couches de type historique, notamment la topographie et les circonscriptions administratives médiévales et modernes.
Les plans-sources correspondaient aux 910 plans d’îlots de l’Atlas Vasserot (1810-1836) : ils donnent, pour les anciens 12 arrondissements, la représentation la plus fine du Paris antérieur aux travaux haussmanniens, en indiquant non seulement les voies, mais aussi le parcellaire et le bâti (plan en coupe à 1m du sol).
Après le géoréférencement des 910 plans d’îlots Vasserot, et pendant la phase de vectorisation de ces images, les historiens, essentiellement médiévistes, ont fabriqué plusieurs couches historiques en fonction des recherches thématiques propres à chacun d’eux. S’ils ont été formés et conseillés par les géomaticiens du projet, les historiens ont saisi eux-mêmes leurs données directement en format shapefile. Ce travail a tenu compte des expériences déjà réalisées ou en projet, notamment au Ministère de la Culture (CNAU : Centre National d’Archéologie Urbaine), en réutilisant notamment le modèle conceptuel de données, simple mais robuste, des entités fonctionnelles mettant le temps en attribut.